Hyperphagie boulimique et crise de boulimie : Hyperempathie

Il convient tout d’abord avant de définir le néologisme d'”hyperempathie”, de présenter le terme d'”empathie” : ” L’état d’empathie, ou la qualité d’être empathique, consiste à percevoir avec précision le cadre de référence interne de l’autre, les composantes émotionnelles et les significations qui s’y attachent, comme si on était la personne elle-même mais sans perdre de vue le ” comme si “. Donc, cela signifie saisir la douleur ou le plaisir de l’autre comme l’autre les ressent et en percevoir les causes comme lui les perçoit, mais sans jamais perdre de vue que c’est comme si j’étais affligé ou réjoui etc Si l’on perd la qualité de ce ” comme si “, l’état est celui d’identification. ” Rogers, 1959

L’hyperempathie (ne pas confondre avec l’hyperphagie), c’est donc être absorbé par les autres, le monde extérieur, en s’oubliant soi-même. Trop tourné vers l’autre la personne “hyperempathique ” se perd. Il y a là un déséquilibre. Elle ne peut se distancier, ne peut se détacher. Le trouble alimentaire boulimique trouve là une fonction adaptative : J’EXISTE

1) Grâce à l’alimentaire, la personne retrouve un corps une intériorité, des repères dedans-dehors, une limite moi-les autres. Ce sentiment d’exister est également généré par l’activité des sens (goût, odorat, toucher, sensation de ventre plein ), même si elle est basique.

2) Grâce à l’alimentaire, la personne trouve l’occasion de s’affirmer contre l’avis, les dogmes ou injonctions de son entourage, opposition que l’on peut retrouver d’ailleurs dans d’autres domaines de vie.

Il est à noter que les familles des personnes souffrant de troubles alimentaires (crise de boulimie) présentent fréquemment un défaut d’empathie et s’inscrivent donc souvent à l’inverse. Il y a donc là encore opposition.

Ces différents chapitres témoignent ici des ambiguïtés, conflits, contradictions qui mène au trouble : on a là une personne insécurisée, qui craint d’être envahie par le monde extérieur, tout en vouant sa vie à ce même monde extérieur, dépendante et inséparable de ce même univers. Complexité du système, des enjeux relationnels qui posent la nécessité de poser les limites de ce qui est interne, de ce qui est externe pour construire une évolution sécurisée et adaptée au bien-être de la personne souffrant de troubles alimentaires.

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